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| Louis Madelin vers 1900 |
En préambule nous dirons que nous avons plaisir à parler de Louis Madelin, notre grand-oncle, frère de notre grand-mère Elizabeth Lesort.
En effet parmi ses nombreux mérites, il en est un qui nous touche bien sûr tout particulièrement : ce fut de mener à bien et avec tout le doigté nécessaire l'opération de marier sa sœur avec notre grand-père.
Nous vous avons conté cette opération ô combien délicate, avec toutes ses péripéties, dans un article de notre blog de janvier 2013 sous le titre " 4 novembre 1905 ,un télégramme pneumatique capital pour notre descendance"
C'est pourquoi nous sommes tout à fait heureux de publier un article paru dans la Cohorte, la revue de la société des membres de la légion d'honneur ( SMLH) que notre oncle Gonzague Lesort nous a fait passer par l'intermédiaire de notre cousin Nicolas Lesort
Cet article fait l'éloge de l'Histoire du Consulat et de l'Empire et de son auteur, Louis Madelin, à l'occasion d'une récente réédition.
Louis Madelin fut en effet un remarquable historien qui consacra son existence et ses recherches à faire revivre la Révolution, le Consulat et le Premier Empire.
A travers cet ouvrage, l'article de la Cohorte s’intéresse bien sûr en premier lieu à la création de la Légion d'Honneur par Napoléon, désireux de créer des repères et une nouvelle élite dans un pays déchiré au sortir de la Révolution.
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| Louis Madelin en 1929 à l'Académie Française |
Biographie de Louis Madelin
Né à Neufchâteau (Vosges) en 1871, Louis Madelin passa sa jeunesse dans l’Est, où il fit ses études chez les religieux, puis à la Faculté de Nancy. Reçu à l’École Normale Supérieure puis à l’École des Chartes, il suivit également les cours de l’École des Hautes Études et obtint son agrégation d’Histoire. Docteur ès lettres, il devint membre de l’École de Rome.
Il servit pendant la Première Guerre mondiale dans l’infanterie, avant de travailler au Grand Quartier Général, pour lequel il effectua plusieurs études sur la situation militaire.
Démobilisé, il reprit sa carrière d’historien, spécialiste de la Révolution et de l’Empire. Il écrivit de très nombreux ouvrages d’érudition, parmi lesquels on peut citer : Fouché, La Rome de Napoléon, La Domination française à Rome de 1809 à 1814, La France du Directoire, La France de l’Empire, Danton, Les Hommes de la Révolution, Napoléon, La Contre-révolution sous la Révolution, Le Crépuscule de la monarchie, Histoire du Consulat et de l’Empire (en 13 volumes), Talleyrand.
En 1924, Louis Madelin se fit élire comme député des Vosges ; il conserva son fauteuil jusqu’en 1928.
Il fut élu à l’Académie française, le 24 novembre 1927 où il succédait à Robert de Flers, par 18 voix sur 31. Tristan Bernard, qui se présentait contre lui, n’obtint que 4 voix. C’est Henry Bordeaux qui le reçut, le 23 mai 1929.
Il décèdera en 1956.
L'article de la Cohorte
Très intéressant,mais…certains livres d'histoire nous apprennent que Louis Madelin,malgré son immense talent,se fourvoya politiquement en soutenant activement les anti-dreyfusards,aux cotés d'affreux comme le fils Daudet.Il est vrai qu'il est fort difficile,nous le savons tous,d'être aussi lucide sur le présent que sur le passé…
RépondreSupprimerMarc.Lesort
A propos des passages sur oncle Louis Madelin, je corrobore malheureusement la note de Marc: oncle Louis avait été anti-dreyfusard. Un bémol: il y avait certes d'affreux personnages dans la cohorte anti-Dreyfus, comme Daudet signalé par Marc, mais aussi des gens sincères, bouleversés à l'idée qu'un officier français ait pu être en intelligence avec l'ennemi. Il y avait chez beaucoup d'anti-dreyfusards, un sentiment d'antisémitisme. J'espère que ce n'était pas le cas d'oncle Louis, dont je garde un excellent souvenir (je me souviens qu'il est venu au moins deux ou trois fois à la maison, rue des Etats-Généraux), en particulier de l'extrême gentillesse avec laquelle il avait "discuté" d'histoire avec le gamin de 14 ans que j'étais, mais passionné d'histoire, comme tout Madelin-Lesort qui se respecte !
RépondreSupprimerPour en revenir à ses opinions et son oeuvre, oncle Louis, autant que j'en sache, était profondément conservateur. J'ai entendu dire qu'il était très Action Française, mais qu'il s'était incliné devant la condamnation venue de Rome. En tout cas, il était très maurassien; il suffit de se plonger un peu dans son oeuvre pour en être persuadé.
En ce qui concerne la somme historique écrite par oncle Louis, c'est une bonne idée de rééditer "Le Consulat et l'Empire", mais, évidemment, et c'est normal, le temps a fait son oeuvre; l'historiographie le montre bien; diverses écoles dont surtout l'Ecole des Annales sont passées depuis, et la méthode et même l'écriture ne seraient plus admises si les livres paraissaient aujourd'hui; reste que c'est un moment de la vision historique; reste aussi que, faciles à lire, vulgarisation de haut niveau, ces livres ont donné à beaucoup de gens le goût de l'histoire. Ce n'est pas un mince mérite.
Un point encore: l'article reproduit dans le blog défend la thèse selon laquelle Napoléon n'aimait pas les guerres et avait été obligé de les faire,en butte à l'hostilité continuelle de l'Angleterre. Mais il est une autre thèse selon laquelle l'ambition dévorante de l'Empereur est bien en jeu. Ces deux thèses se heurtent depuis longtemps, et je me souviens que mon professeur d'histoire à Saint-Jean de Béthune (qui était autre que le P. Venard - Jacques ou André, je ne me souviens plus - ) nous les avait fort bien exposées. Comme quoi un cours, bien fait, intéressant, peut marquer la mémoire, plus de 60 ans après...
Enfin, un détail amusant: Léon Trotsky tenait l'oeuvre d'oncle Louis en haute estime, et y fait allusion à plusieurs reprises dans ses écrits.
Merci encore à tous les gens à l'oeuvre dans ce blog, à conserver précieusement !
Henri Chamussy